Note politique n°7 - La gestion communautaire de l’approvisionnement en eau au Malawi : un défi à la durabilité plutôt qu’une solution

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Octobre 2017 - Dr Ellie Chowns, Récipiendaire d'une Bourse de recherche du Réseau de recherche du Pôle Eau Genève.

Introduction

La gestion communautaire est considérée depuis les années 1990 comme essentielle pour garantir l’approvisionnement en eau propre dans les villages ruraux des pays à faible revenu. Le concept de gestion communautaire se définit comme « l’idée que les communautés doivent exploiter et entretenir leurs propres systèmes d’approvisionnement en eau » (Schouten and Moriarty, 2003). Le cœur du modèle de gestion communautaire repose sur le « Comité du point d’eau », typiquement un groupe de 6 à 10 villageois, soit élus, soit désignés par la communauté pour avoir la responsabilité d’un point d’accès à l’eau tels qu’un forage avec une pompe manuelle, une source protégée ou un robinet à gravité. Les partisans de la gestion communautaire soutiennent qu’elle est à la fois efficace et valorisante étant donné qu’elle place la responsabilité sur les utilisateurs de l’eau eux-mêmes. Cependant, de plus en plus de preuves remettent ce modèle en cause. Cette Note politique vient alimenter ce débat, en se basant sur une étude faite dans quatre Districts du Malawi, couvrant 338 points d’accès à l’eau.

Cette étude a mis à l’épreuve dix déterminants de durabilité des points d’accès à l’eau, suivi d’un examen critique du fonctionnement pratique de la gestion communautaire. L’étude révèle que les facteurs techniques – comme la qualité de l’installation – sont en réalité déterminants quant à la durabilité. La gestion communautaire elle-même a des effets positifs limités quant au fonctionnement des points d’accès à l’eau, tout en générant des effets secondaires sociaux problématiques, notamment la diminution de la confiance et la consolidation des inégalités existantes. Ces résultats réfutent sérieusement les principes sur lesquels reposent le modèle de gestion communautaire, et suggèrent qu’une véritable durabilité nécessite une plus grande professionnalisation des installations et de la gestion des points d’accès à l’eau, ainsi que des investissements publics soutenus dans les couts récurrents.

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